19.07.2024

Décarbonation: L’industrie belge doit investir au moins 25 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2050

Pour atteindre ses objectifs de décarbonation tout en restant compétitive, l'industrie belge aura besoin d'un soutien substantiel des pouvoirs publics belges et européens. Les estimations suggèrent que les investissements additionnels nécessaires dépasseront en moyenne un milliard d'euros par an.

Un chiffre indicatif et non définitif

 

Ce chiffre, bien qu’estimé à partir de diverses études, reste indicatif et n’est ni officiel ni définitif. Que la décarbonation passe par l’électrification des processus, l’utilisation de gaz bas-carbone, la capture de CO2, ou une combinaison de ces méthodes, il est certain que la modernisation des usines nécessitera un soutien public massif. Actuellement, les gouvernements réagissent de manière urgente pour apaiser les acteurs industriels dont le pouvoir de négociation est à son apogée.

L’industrie au centre de l’attention

Depuis la crise du Covid et la crise du gaz russe, les grands industriels ont réussi à capter l’attention des autorités en brandissant la menace de la perte de compétitivité européenne et des délocalisations. Les gouvernements, y compris le Premier ministre Alexander De Croo et ses collègues régionaux, ainsi que les véhicules d’investissement publics, ont multiplié les initiatives pour prouver leur bonne volonté: prises de participations stratégiques, prêts avantageux, subsides, et plafonnement des tarifs de transport de l’électricité. Dans le cas d’ArcelorMittal Gand, un accès privilégié à la production des réacteurs nucléaires prolongés à prix réduit a même été promis.

Investissements nécessaires: au moins un milliard par an

Il est question d’au moins un milliard d’euros supplémentaire à investir en moyenne chaque année, soit environ 25 milliards d’ici 2050, date fixée par l’Europe pour atteindre la neutralité carbone. Ce chiffre est une estimation et peut varier en fonction de nombreux facteurs: prix de l’énergie, contexte géopolitique, progrès technologique, etc. Les différentes études ont adopté diverses méthodes pour estimer ces coûts, principalement basées sur le coût de réduction d’une tonne de CO2.

Un pic d’investissements à anticiper

Le Bureau fédéral du Plan, dans son étude de 2024 sur les « Perspectives énergétiques » belges, souligne que les investissements les plus importants seront nécessaires au début de la période de transition. « En anticipant dès le début la hausse continue des prix dans le système d’échange de quotas d’émission, les entreprises évitent des coûts supplémentaires ». Le secteur chimique, particulièrement présent en Belgique, réalisera la plus grande part de ces investissements.

En avançant prudemment qu’au moins 25 milliards additionnels devront être investis par les industriels d’ici 2050, avec une concentration des investissements dans la décennie actuelle, il apparaît hasardeux de traiter la transformation industrielle au cas par cas.

Comment aligner impératifs climatiques et économiques?

L’Europe se positionne comme le continent des clean techs, mais elle fait face à une forte concurrence de produits et technologies asiatiques et américains. L’impératif économique découle de l’impératif écologique, avec le développement de solutions visant à améliorer le cadre de vie tout en réduisant l’empreinte carbone: électrolyseurs, capture de carbone, rénovation du bâti, digitalisation de la construction et de l’agriculture, etc. L’enjeu est de capturer la valeur ajoutée en passant à la mise en œuvre et à la production locale de ces technologies développées au sein de l’Union.

Texte issu d’une publication de l’Echo.

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